Z7 – Tu connais pas la dernière ?

Z7 - Tu connais pas la dernière

Elle a drôlement de la branche

Au débotté signifie « à l’improviste ». Cette expression provient du mot « botte » (la chaussure !). Le débotté signifiait à l’époque l’action de retirer ses bottes. Le fait de déranger le porteur de bottes avant qu’il n’ait eu le temps de retirer ses chaussures donnait une notion de surprise et d’imprévu qui a donné son nom à l’expression.
Le donner en mille : révéler l’intégralité d’un secret. Cette expression provient d’une formule plus longue : « je vous le donne à deviner, mais vous n’avez qu’une chance sur mille de trouver la réponse ».
Avoir du sang bleu signifie appartenir à la noblesse. Cette expression est tirée de l’espagnol « tener sangre azul » et tient son origine des grandes familles nobles de Castille qui ne se mélangeaient pas avec les juifs ou les Maures et dont les veines bien bleues étaient visibles, dû à leur peau claire.
Être né(e) dans la pourpre veut dire provenir d’un milieu aisé, voire être un héritier royal. L’expression nous vient de l’époque où les femmes des empereurs accouchaient dans des salles dont les murs étaient en porphyre rouge, ce qui leur donnait une couleur pourpre. Cette couleur, rare à l’époque et donc très chère, était réservée aux membres de la haute société.
Avoir des manières : agir avec des habitudes très polies et beaucoup d’étiquette, parfois avec excès.
Être une tête d’ampoule : être une personne très intelligente. La tête d’ampoule symbolise ici l’apparition de la lumière. Eurêka !
En connaître un rayon : avoir de très larges connaissances. Cette expression fait référence aux responsables de rayons des supermarchés qui connaissent en général parfaitement les produits de leur secteur.
Boire les paroles de quelqu’un : être complètement admiratif et écouter avec dévotion les dires d’une personne.
Avoir de la branche, c’est avoir de l’allure, de la classe, de l’élégance !
S’enticher du premier chien coiffé, cela signifie « s’amouracher » du premier venu.
Être pressé(e) comme un lavement : alors là, on tombe dans des considérations gastriques pas très glamour… Tout le monde connaît les effets rapides d’un lavement d’estomac… qui nous rend pressés !

 

Z6 – Je me fais du mouron, tu sais ?

z6-je-me-fais-du-mouron-tu-saisJe les ai vus fumer des sèches en catimini

Se faire du mouron : cela signifie « se faire du souci ». Le mouron, c’est la chevelure ! Et donc, cela revient à dire « se faire des cheveux blancs ». Tout le monde sait que les cheveux blancs apparaissent avec le stress ; ne vous souvenez-vous pas que la nuit précédant sa montée sur l’échafaud, Marie-Antoinette a vu sa chevelure devenir toute blanche ? Légende urbaine ou pas, cette anecdote est restée dans l’histoire…
Faire les 400 coups : Faire les 400 coups signifie « faire des bêtises, des actes désordonnés » ! Cela renvoie à l’époque de Louis XIII quand il attaqua les Protestants et fit tirer 400 coups de canon pour effrayer les habitants.
Filer un mauvais coton : Cette expression renvoie à la mauvaise tournure – ennuis de santé ou financiers, ou de toute catégorie – que prend la vie de quelqu’un. A l’origine, on utilisait l’expression « jeter un mauvais coton » dans le domaine du tissage, pour désigner un tissu de piètre qualité, qui commençait à boulocher et dont la durée de vie allait inexorablement être écourtée…
Fumer des sèches : Une sèche, c’est une « clope » (une cigarette). Le mot « sèche » renvoie à la forme d’origine des cigarettes d’usine.
En catimini : C’est en cachette ! Discretos ! Incognito !
Être rond(es !) comme des coings : non, non pas comme des coins ! On dit « rond » ou « bourré comme un coing ». Cela renvoie au coing, le fruit du cognassier, qui est particulièrement rond, lui aussi ! Cette expression fait référence à un état d’ébriété fort avancé (que je vous soupçonne d’avoir déjà connu 😉 ).
Rendre tripes et boyaux : une façon plus ou moins poétique de désigner un vomissement prononcé…
S’entendre comme larrons en foire : Un larron est à l’origine un voleur (= « ladrón » en espagnol). A l’époque, les foires (= grands marchés publics ouverts à tous) étaient l’endroit idéal pour commettre de petits larcins. Aujourd’hui, la notion de vol a été oubliée dans l’acception actuelle ; l’expression désigne simplement deux personnes qui s’entendent particulièrement bien. On dirait aussi qu’ils sont « copains comme cochons » !
Monter un turbin (à quelqu’un), c’est mentir, raconter des histoires… Un turbin, c’est un travail, une activité. Les policiers utilisent couramment l’expression « tu ne serais pas en train de me monter un turbin ? » auprès de leurs suspects dont ils savent pertinemment que ces derniers les baladent !
Jeter sa gourme traduit les premières frasques des jeunes gens, ses premiers écarts, ses premières folies, ses premières bêtises ! La gourme désignait originellement une maladie que contractaient les poulains avant de devenir un cheval. La maladie de l’adolescence, somme toute !
Se faire poisser : c’est, comme on dirait aujourd’hui, « se faire griller » ou encore « se faire cramer » !
Une giroflée à cinq feuilles : c’est assez explicite, non ?! Une torgnole !

Z5 – Ça biche ?

Ca biche

On est allés boire un petit canon de rouge

Ça biche ? ou encore « Ça roule ? » ou « Ça boume ? » est une façon plus rigolote de dire « Ça va ? » ! Essayez donc un peu, ça change !
Faire un brin de causette. « Causette » vient du verbe « causer » qui signifie familièrement « parler, bavarder », tandis qu' »un brin de » évoque « une petite quantité ». L’image est explicite : c’est donc passer un petit moment à discuter.
Être rincé(e), c’est être complètement épuisé.
Un bel Apollon : dans la mythologie grecque, Apollon était le dieu de la musique, du chant et de la beauté masculine. « Un bel Apollon » est donc, comme on l’appellerait aujourd’hui, un (sacré) beau gosse…
Donner un rencard. Un rencard est un mot familier qui désigne un « rendez-vous » mais le mot « rencard » renvoie plus particulièrement à un rendez-vous amoureux ❤
Faire le pied de grue tient son origine dans les caractéristiques de ces échassiers, ces oiseaux aux si longues pattes qu’on dirait des échasses ! Les grues peuvent en effet passer des heures perchées sur une seule de leurs pattes et attendre que le temps – ou la nuit – passe. Et puis, le mot a aussi donné lieu à une toute autre expression : « grue des trottoirs ». Qui reste debout sur les trottoirs, parfois pendant toute la nuit, perchée sur ses longues jambes (et ses hauts talons ?), en attendant Godot ?!
Tomber comme à Gravelotte : Gravelotte est le nom d’une bataille qui a engendré une pluie de pertes humaines car les hommes tombaient les uns après les autres. « Tomber comme à Gravelotte » signifie « pleuvoir très fort ». Vous la voyez, la métaphore ?
Être trempé(e) comme une soupe. A l’origine de cette expression, « soupe » n’avait pas son sens actuel, mais faisait référence à la tranche de pain bien imbibée – voire dégoulinante ! – de potage, qui, elle, était bel est bien trempée ! Aujourd’hui, cette expression signifie « être complètement trempé par la pluie ».
Sonner les cloches à quelqu’un veut dire le « réprimander très fortement ». Rien que de penser à la douleur du retentissement de cloches tout près de soi, quelle punition ! Une expression tout à fait similaire serait « Passer un savon à quelqu’un » ou encore « Tirer les oreilles à quelqu’un » (et hop, trois expressions pour le prix d’une !).
Faire amende honorable signifie « reconnaître qu’on a tort » et même « demander pardon publiquement ». A l’époque, il y avait deux types d’amendes : l’amende honorable (qui obligeait le coupable à présenter ses excuses en public et se voir ainsi privé d’honneur, et l’amende profitable, qui s’expiait grâce à un paiement en argent. Cette deuxième forme d’amende nous est restée ; ça ne vous dit pas quelque-chose, cette amende profitable ? C’est une prune !
Boire un petit canon de rouge : un petit canon, c’est un verre de vin.
Être un moulin à paroles représente un moulin qui tourne, qui tourne, et qui moud de façon incessante des paroles. Métaphoriquement, il s’agit d’une personne très bavarde.
S’en jeter un derrière la cravate veut dire « boire un petit coup, discrétos 😉  » Vous visualisez le geste ?! Et hop !
Être soûl comme un Polonais. Pauvres Polonais, ils ne sont pas plus gros buveurs que nous ! Mais c’est bien cette expression qui signifie « être complètement ivre » !
S’amouracher / Être amouraché(e) : c’est tomber soudainement en amour (amoureux pour les Gaulois) de quelqu’un !

Z4 – Te mets pas la rate au court-bouillon !

Z4 - Te mets pas la rate au court-bouillon
Je ne suis pas dans mon assiette
Vieille branche : une vieille branche est un ami de longue date, un super « poteau » ! Le mot « branche » renvoie une ancienne expression verbale, « se brancher avec quelqu’un », utilisée par nos amis électriciens d’antan, pour dire « se lier avec quelqu’un ».
Je ne suis pas dans mon assiette : le mot assiette vient du verbe « asseoir », et signifie donc la façon dont on est assis, ou encore la position des cavaliers sur leurs chevaux (on parle de l’assiette du cavalier pour désigner la partie du corps en contact avec le cheval). Au sens figuré, cela s’emploie plutôt dans sa version négative « ne pas être dans son assiette » et évoque un certain inconfort, soit physique, soit mental, soit les deux !
Avoir les foies est en réalité l’ellipse de l’expression « avoir les foies blancs », synonyme d’ « avoir peur ». Et oui, ne croyez-vous pas que des foies non apeurés seraient rouges et non tout pâlichons ?!
Avoir le béguin pour quelqu’un : originellement, le béguin désignait le bonnet que portaient les béguines, les religieuses de l’ordre de Saint-François fondé par Lambert Le Bègue. Par extension, le béguin a servi de coiffe non plus uniquement aux religieuses mais également aux femmes et aux enfants. Au sens propre, une autre expression, « s’enbéguiner » (à placer dans un dîner mondain !), signifiait à la fois se coiffer d’un béguin, mais également « tomber amoureux », ce qui a donné son sens à l’expression « avoir le béguin pour quelqu’un » !
Faire la bringue : faire la fête, ou la nouba ! (cf Z3 – Vous marinez chez vos harengs ?)
Faire du gringue veut tout simplement dire faire la cour à quelqu’un (mais de façon un peu insistante)…
Se faire porter pâle signifie « se déclarer malade ». Qui d’entre nous n’a pas des souvenirs de visages bien pâlots, sinon livides, découverts pendant nos pires épisodes maladifs ?!
Avoir le cœur qui bat la chamade, c’est avoir le cœur qui fait *boum* *boum* *boum* pour quelqu’un… d’amour fou !
Se mettre la rate au court-bouillon : se préoccuper ! On utilise souvent des expressions médicales synonymes, telles que « se faire du mauvais sang », ou encore « se faire de la bile » pour évoquer une préoccupation.
En toucher un mot (à quelqu’un) : bon, avant on disait même « en toucher deux mots », mais c’est bien connu, notre société est de moins en moins généreuse ! Dans tous les cas, cela signifie « parler brièvement de quelque-chose à quelqu’un ».
Ni vu ni connu a la même signification qu’ « incognito ». En toute discrétion, mon cher Watson !
Avoir un (petit) cœur d’artichaut : on le sait, les cœurs d’artichaut représentent la meilleure partie de ce légume si bon mais aussi la plus fragile et donc la moins solide. Au sens figuré, un « cœur d’artichaut » se réfère à une personne un peu volage, qui se détache (et s’attache) facilement à quelqu’un. Quelqu’un de volage, somme toute !

Z3 – Vous marinez chez vos harengs ?

Z3 - Vous marinez chez vos harengs

Je faisais la nouba près de la plage

« Se dorer la pilule » signifie bronzer, la pilule étant ici le corps.
« Se la couler douce » signifie passer du bon temps !
« Il m’est tombé sur le paletot » ; un paletot désigne, pour les grands-parents (!) un petit pull, une « laine ». « Il m’est tombé sur le paletot » signifie « il m’est tombé dessus ! »
« Je faisais la nouba » veut dire « faire la fête ».
« Jaloux comme un tigre »  équivaut à être très très jaloux !
« Être rentre-dedans » signifie pas être très délicat. Être un peu grossier et rustre.
« Conter fleurette », c’est séduire, draguer… Ouh là là !
« Vous marinez chez vos harengs ? » est un message « codé » pour dire « Vous habitez chez vos parents ? » soit une façon plus ou moins subtile de demander à une personne si elle est célibataire… ou pas !
« Être gonflé » ou encore « ne pas manquer d’air ». Cela signifie « être audacieux, avoir du culot ».
« Faire la bringue » c’est faire la fête, mais c’est tellement plus original !
« Avoir une voix de rogomme », c’est avoir une voix rauque, généralement après avoir passé la soirée à crier, ou après avoir fait la nouba, tiens !
« Faire bombance » évoque le fait de manger de façon (très) abondante.
« Un ballon de rosé » représente un petit verre de vin rosé, mmh ! L’expression tient son origine des verres ronds en forme de ballons que l’on utilise pour boire du vin, par coutume.
« Pas de quartier ! » s’utilise lorsque la personne n’a pas de pitié pour une situation ou pour quelqu’un et souhaite poursuivre ses activités sans tenir compte de cet événement ou personne.
« Se remettre en selle » signifie se remettre au travail ou à sa tâche. Allez, au boulot !

Z2 – Quoi de neuf sous le soleil ?

Z2 - Quoi de neuf sous le soleil

En pincer pour quelqu'un« Quoi de neuf sous le soleil ? » nous provient de l’expression affirmative déformée « Il n’y a rien de neuf sous le soleil » qui tient son origine d’un livre de l’Ancien Testament, « L’Ecclésiaste » : « Ce qui fut, cela sera ; ce qui s’est fait se refera ; il n’y a rien de nouveau sous le soleil ».
« Tu as une pépée ? » nous fait remonter au vieux français où une « pépée » désignait une jeune femme. Ici, par extension, il s’agit d’une petite amie, une amoureuse.
« Tu en pinces pour elle ? »signifie ressentir quelque-chose pour quelqu’un, être attiré(e) par cette personne.
« Tu l’as connue au baloche ? » Le baloche désigne en ancien français ce que l’on appellerait aujourd’hui communément « Une soirée arrosée ».
« Tu lui en as mis plein les mirettes » ou encore, plein les yeux. Ce terme « mirette » est proche de l’espagnol « mirar » qui signifie « regarder ».
« T’as viré ta cuti ? » veut tout simplement dire « changer d’avis ».
« Tortiller du derrière »  se dirait aujourd’hui plus vulgairement « rouler du cul », soit marcher de façon sensuelle en faisant ressortir ses attributs féminins postérieurs. Mais l’expression « Y a pas à tortiller du derrière (pour chier droit) » [quelle finesse !] signifie « arrêtons de douter et fonçons droit au but ».
« Une punaise de sacristie » a la même signification qu’une « grenouille de bénitier » (cf « Bonjour la pièce rapportée !). Il signifie quelqu’un d’exagérément dévot.
« Ça va sans dire ! » veut justement dire « Bien évidemment ! »
« Être le dindon de la farce » signifie « Se faire avoir ».
« Avoir la cuisse légère » c’est être une fille… facile.
« Secret de polichinelle »est un faux secret, puisqu’il est connu de tous !

Z1 – Bonjour la pièce rapportée !

1. Bonjour la pièce rapportée_09112015En avoir sous les bigoudis

« Tu m’époustoufles » est une expression familière (comme beaucoup d’expressions). Cela signifie « Tu m’étonnes », « Tu me surprends »… mais « Tu m’époustoufles », c’est beaucoup plus rigolo !
« Une grenouille de bénitier » est une personne très pieuse, et par extension un peu coincée. Une bigote, somme toute ! La grenouille est à la mare (le bénitier) ce que la bigote est à l’église : toujours dedans !
« Ne pas en croire ses oreilles » Il n’y a ici rien à imager… C’est une expression que l’on utilise quand on a du mal à croire ce que l’on vient d’entendre.
« Porter les cornes » n’est pas très drôle, cela signifie… être cocu ! A l’époque, une manière de ridiculiser quelqu’un était de le tromper. On appelait le cocu un « cornard ». Les cornes représentaient donc à la fois l’attribut de la personne trompée (« porter les cornes » prend alors tout son sens) et à la fois le sexe de l’homme (la corne) dans le sens inverse, à savoir tromper quelqu’un. L’expression utilisée le cas échéant devient donc « planter les cornes » !
« En avoir sous les bigoudis » : les bigoudis, ce sont ces rouleaux que les femmes enroulent dans leurs cheveux pour les faire boucler. C’est donc ce qu’il y a sur leur tête. Et sous la tête, qu’y a-t-il…? Leur cerveau, pardi ! « En avoir sous les bigoudis » signifie donc… être intelligent.
« Avoir l’air coinçaresse », c’est avoir l’air coincé mais en plus vieillot, tout simplement !
« Se mettre dans de beaux draps » nous vient du Moyen-Âge. A l’époque, les draps désignaient les habits. L’expression d’origine est « Être dans de beaux draps blancs » et signifiait « Se trouver dans une situation honteuse ». En effet, on faisait porter aux hommes des draps blancs pour exposer au regard de tous leurs pêchés. En tout état de cause, « Se mettre dans de beaux draps » signifie se trouver dans une situation inconfortable et difficile.
« Prendre ses cliques et ses claques », voilà une façon originale de dire « prendre ses affaires et partir » !
« Être mauvaise langue » veut dire être médisant, la langue désignant la parole, par métaphore.
« Une pièce rapportée » signifie, de façon un peu humoristique, un cousin ou proche par alliance, qui n’appartient pas à la famille d’origine.